En ce mois d'avril 2023, j'ai voulu traiter le sujet de la sécurité de bébé et du jeune enfant sur mon compte Instagram. Alors, bien sûr nous avons vu la prévention des accidents domestiques, des gestes de premiers secours en cas de chute, de brûlure, de noyade, d'intoxication ou d'étouffement, mais je devais également parler de la sécurité affective. Lorsque l'on entend "sécurité" on pense souvent à la sécurité physique, pas nécessairement affective. Et pourtant, dès la naissance, il est primordial d'offrir au nouveau-né une sécurité affective, qui lui permettra de se développer harmonieusement et de se sentir confiant. Pour un nouveau-né c'est le maintien de sa sécurité physique et de son bien-être qui conditionnent sa sécurité affective. C'est un être sensible, dont le monde peut s'effondrer à cause d'un simple gaz coincé ou d'une sensation de frais sur la peau. Il faudra lui laisser quelques semaines pour s'adapter à son nouvel environnement pour qu'il s'y sente en confiance et se détache tout doucement de ses parents.
Voici quelques pratiques qui vous permettront d'accueillir bébé en douceur et de garantir sa sécurité affective et physique :
Le peau-à-peau et le portage (à bras ou en écharpe) : cette pratique est souvent proposée à la maternité mais rares sont les parents qui font du peau-à peau avec leur bébé après le retour à la maison. Et pourtant, elle permet à bébé de retrouver la température corporelle de sa maman, d'écouter les battements du coeur si familiers et de s'enrouler lové contre son parent. C'est la pratique qui permet à bébé de retrouver un maximum de sensations intra-utérines rassurantes, d'autant plus s'il est nourri en peau-à-peau. Le portage peut aussi permettre de retrouver la position enroulée du ventre maternel et les autres bénéfices cités plus haut.
L'emmaillotage : cela consiste à entourer bébé d'un très grand lange afin de lui créer une sorte de cocon douillet et contenant. Le bébé a 2 types d'émotions du registre de la peur à la naissance, la peur de tomber et celle des bruits brusques. L'emmaillotage permettra de limiter la sensation désagréable du vide autour de son corps, alors qu'il était tout à fait contenu dans le ventre de sa maman. Cette pratique limite le réflexe de Moro qui s'active dès qu'une de ces peurs survient. Il est important d'éviter de solliciter trop souvent ce réflexe pour qu'il puisse être intégré par bébé et qu'il disparaisse. Le portage physiologique est bien sûr un autre moyen de contenir bébé pour lui éviter la peur de tomber et pouvoir lui parler, le rassurer en cas de bruit fort et inattendu.
Le nourrissage à la demande : je préfère parler de nourrissage que d'allaitement à la demande car un bébé nourri avec une préparation pour nourrisson au biberon, ne sera pas capable de boire de plus grandes quantités qu'un bébé nourri au sein, dans les premiers jours. Il est fréquent que l'entourage du bébé se satisfasse de sa capacité à espacer rapidement les biberons ou tétées, comme s'il devait arriver au plus vite à 4 repas par jour. Ca n'a aucun sens. L'estomac d'un nouveau-né fait la taille d'une cerise, il va grossir jusqu'à atteindre la taille d'un oeuf en 1 mois. Il est donc impensable qu'un nourrisson puisse boire de grosses quantités de lait sans régurgiter, particulièrement si c'est une préparation pour nourrisson, moins digeste que le lait maternel. Faites donc téter bébé régulièrement, à la demande au sein et en quantités raisonnables au biberon pour reproduire cette alimentation en continue qu'il a connu durant la vie intra-utérine, à minima jusqu'au début de la diversification alimentaire.
Le cododo : tout comme le peau-à-peau, le fait de pratiquer le cododo permet d'aider bébé à réguler sa température, stimule une lactation confiante pour la maman et apaise les états d'hyper vigilances souvent observés chez les jeunes mères. Les nourrissons régulent leurs émotions sur celles de leur(s) figure(s) d'attachement, il est donc primordial que les parents se sentent bien pour que bébé se sente en sécurité et serein.
Les bruits blancs : ce sont des bruits constants et étouffés qui rappellent ceux que l'enfant entendait dans le ventre de sa mère, tels que la hotte de cuisine, l'aspirateur, les battements du cœur, la pluie ou le sèche-cheveux. Ils ont aussi l'avantage de couvrir les autres bruits moins réguliers qui pourraient perturber le sommeil de l'enfant. Même si je trouve que l'utilisation des bruits blancs peut-être utile pour aider votre enfant à s'endormir plus facilement à la sieste, il faut être vigilant à ce que bébé ne devienne pas accro. Il est important que votre enfant apprenne à s'en passer au-delà de 4 à 6 mois, en particulier pour la nuit. La mélatonine fait bien son travail nocturne, en mettant une pression de sommeil assez forte à ce moment-là. Cette pratique devient donc inutile et si le bruit ne dure pas toute la nuit, bébé pourrait s'éveiller pour chercher à les entendre à nouveau à de nombreuses reprises.
Les bercements : comme avec le portage, vous reproduirez également le balancement intra-utérin et la sensation de flottaison. Cette pratique aide de nombreux enfants réticents à l'activité dodo à le laisser aller plus sereinement.
Votre enfant se détachera petit-à-petit de toutes les pratiques que vous pourrez mettre en place pour l'aider à atterrir en douceur après la naissance. Vers 4 à 6 mois, il ne devrait plus en avoir besoin, il se sera habitué à son environnement extra-utérin. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut plus partager un bain en peau-à peau, un moment de portage ou une sieste en cododo au-delà de cette période bien sûr.
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